À 82 ans, Marie-José a tout quitté : sa maison en Normandie, sa famille, ses repères. Elle s’est envolée pour la Côte d’Ivoire avec un jeune homme de 28 ans rencontré sur Internet. Pour elle, c’est une histoire d’amour. Pour son fils, c’est une arnaque sentimentale.
Depuis plusieurs mois, Marie-José est en contact avec un certain Konong, rencontré sur les réseaux sociaux. Rapidement, une relation s’installe. Il lui parle d’amour, de mariage, de vie à deux sous le soleil africain. La retraitée, seule depuis des années, se laisse séduire. Peu à peu, elle commence à envoyer de l’argent : cadeaux, aides urgentes, billets d’avion... Selon son fils, plus de 100 000 euros auraient déjà disparu.
Malgré les mises en garde, Marie-José refuse d’écouter. « Je fais ce que je veux de mon argent », dit-elle. Elle affirme être heureuse, enfin aimée. Son fils, désemparé, a tenté d’alerter la justice, les banques, même les médias. Il parle d’un "embrigadement émotionnel", d’une emprise comparable à une secte virtuelle.
Ce cas n’est pas isolé. Les escroqueries sentimentales, aussi appelées "arnaques aux brouteurs", font de nombreuses victimes chaque année, notamment parmi les personnes âgées. Ces arnaqueurs utilisent des profils séduisants, tissent une relation de confiance, puis manipulent leurs cibles pour obtenir de l’argent. En général, les victimes ont honte et n’osent pas parler, ce qui complique les démarches.
Des initiatives citoyennes, comme la streameuse "ArnaqueMoiSiTuPeux", cherchent à briser le silence autour de ces pratiques. En exposant les méthodes des brouteurs et en accompagnant les victimes, elles jouent un rôle essentiel de prévention.
L’histoire de Marie-José est une alerte. L’amour n’a pas d’âge, mais la vigilance non plus. Il est essentiel d’ouvrir le dialogue avec nos proches, de sensibiliser les plus vulnérables et de signaler tout comportement suspect.
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