lundi 20 octobre 2025

Coup de tonnerre à l’Élysée : “C’est une décision difficile mais... 😱

 


TRIBUNE – René Dosière, ancien député et président de l’Observatoire de l’éthique publique, reconnaît les progrès notables réalisés par la présidence de la République dans la gestion de ses dépenses, salués par la Cour des comptes. Mais il regrette la persistance de failles importantes, notamment dans la transparence des rémunérations et l’application d’une véritable politique déontologique.

La Cour des comptes a récemment publié son rapport annuel sur le budget de l’Élysée, et pour la première fois depuis longtemps, les conclusions sont globalement positives. Selon elle, les efforts engagés ces dernières années en matière de gestion budgétaire et comptable se sont poursuivis. L’institution souligne également des avancées significatives dans la mise en place d’une politique de développement durable désormais structurée et financée, là où il ne s’agissait auparavant que d’initiatives isolées.

Malgré ces encouragements, une lecture attentive du rapport révèle des zones d’ombre et plusieurs recommandations toujours ignorées.

Budget en hausse et recettes exceptionnelles

En 2024, le budget de la présidence s’est élevé à 123,3 millions d’euros, pour 130 millions de recettes, soit un excédent de 6,7 millions d’euros après un déficit l’année précédente. Cette embellie s’explique notamment par une hausse de 11 % de la dotation de l’État et par un gain exceptionnel de 3 millions d’euros liés à des produits financiers européens.

Des lacunes persistantes dans la transparence des coûts

La Cour déplore toujours l’absence de comptabilité analytique, indispensable pour mesurer précisément les coûts, notamment ceux liés au personnel. À ce jour, les dépenses de personnel ne sont pas incluses dans le coût des réceptions ou des déplacements présidentiels.
Autre anomalie persistante : les agents du GSPR (chargés de la sécurité du président) continuent à percevoir deux fois certaines indemnités, un dysfonctionnement relevé depuis 2020 mais toujours non résolu.

Déplacements et dépenses sous surveillance

Les coûts de déplacement du chef de l’État ont diminué, mais demeurent élevés. Le voyage le plus cher en 2024 reste celui de 12 heures en Nouvelle-Calédonie, facturé 1,4 million d’euros (hors salaires), suivi d’un déplacement en Guyane et au Brésil à 1,2 million.

Avancées et curiosités

Le rapport note quelques réussites, comme la rénovation complète des cuisines de l’Élysée, qui a permis de réduire par quatre le coût des repas d’État.
En revanche, le « verdissement » du parc automobile est limité : les véhicules électriques ne peuvent pas toujours être rechargés faute d’une infrastructure adaptée au palais.
Concernant l’activité de Brigitte Macron, celle-ci représente 316 980 euros de dépenses, pour 10 688 courriers reçus en 2024, un chiffre en forte baisse par rapport à 2020.

Les dépenses privées du couple présidentiel, remboursées à l’État, ont atteint 9 894 euros en 2024. Même lors de ses rares déplacements privés, le président bénéficie des mêmes mesures de sécurité et de logistique qu’en déplacement officiel, justifiant l’usage d’un avion gouvernemental.

Une boutique pour financer l’Élysée

Pour diversifier ses recettes, l’Élysée a ouvert la « Maison de l’Élysée », un espace regroupant boutique, musée et salon de thé. Ce projet de 5 millions d’euros doit encore atteindre sa rentabilité, espérée d’ici 2029 selon la Cour des comptes.

Une déontologie encore incomplète

Si la charte déontologique de 2014 a été mise à jour en 2023, elle n’est plus publique et aucun déontologue n’a encore été nommé, malgré les promesses.
La Cour pointe aussi plusieurs manquements : certains conseillers n’ont pas respecté leurs obligations auprès de la HATVP, et 29 objets de valeur confiés par le Mobilier national restent introuvables depuis 2019.
De plus, certains logements du Palais de l’Alma sont occupés sans redevance ou à des loyers anormalement bas.

Une présidence mieux gérée mais encore perfectible

En seize rapports, la Cour des comptes a profondément transformé l’administration présidentielle, désormais bien plus rigoureuse et contrôlée. L’Élysée est aujourd’hui l’une des institutions publiques les plus surveillées du pays.
Mais, comme le souligne René Dosière, son caractère symbolique impose une exemplarité totale : transparence du budget, contrôle indépendant et regard critique des médias doivent rester essentiels pour garantir une gestion irréprochable.

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