samedi 18 octobre 2025

Face à l’assassin de sa fille de 7 ans, une mère sort une arme et l’abat en plein procès

 


Face à l’assassin de sa fille de 7 ans, une mère sort une arme et l’abat en plein procès

Peut-on juger une mère brisée qui choisit de se faire justice elle-même ? C’est la question que pose encore, plus de 40 ans après les faits, l’histoire tragique de Marianne Bachmeier, cette mère allemande qui a tué, en pleine audience, l’homme accusé du meurtre de sa fille. Un drame d’une intensité rare, qui continue de diviser l’opinion publique.

Le drame qui a tout déclenché

Close-up ‘POLICE’ marking written on the back of a bulletproof vest worn by a French police officer on a street in Paris, France. Concepts of law enforcement, crime, delinquency and criminal affairs

Tout commence en mai 1980, à Lübeck, en Allemagne. Marianne, mère célibataire, élève seule sa fille Ana, âgée de 7 ans. Une dispute entre elles pousse la fillette à ne pas se rendre à l’école ce jour-là. Un événement anodin… qui va pourtant conduire à l’irréparable.

Ana est enlevée par un voisin, Klaus Grabowski, 35 ans, déjà condamné pour des agressions sexuelles. Il la retient plusieurs heures chez lui, la séquestre, puis l’étrangle. Le corps d’Ana est retrouvé plus tard, dissimulé dans une caisse en carton.

Un passé lourd et un geste radical

Pour Marianne, la douleur est incommensurable. L’homme accusé est un récidiviste connu de la justice, et selon elle, il n’aurait jamais dû être remis en liberté.

Mais ce qui la pousse à bout, ce sont les propos tenus par l’accusé lors du procès. Non seulement il nie les violences sexuelles, mais il insinue qu’Ana aurait tenté de le séduire. Pour Marianne, ces paroles sont insupportables.

Le 6 mars 1981, elle passe à l’acte

Le jour de l’audience, elle cache une arme à feu dans son sac. Dans la salle du tribunal, alors que Klaus Grabowski est assis à quelques mètres, elle sort le pistolet et tire sept fois. Il meurt sur le coup. La salle est en état de choc. Marianne est immédiatement arrêtée.

Dans les heures qui suivent, l’affaire bouleverse toute l’Allemagne. Certains la présentent comme une mère courage poussée à bout, d’autres la qualifient de criminelle. Mais personne ne reste indifférent.

Une condamnation qui divise

En 1983, Marianne est condamnée à six ans de prison pour homicide volontaire, mais elle est libérée après trois ans de détention.

Un sondage réalisé plusieurs années plus tard montre à quel point le pays reste partagé :

  • 28 % estiment que la peine était appropriée
  • 27 % la jugent trop lourde
  • 25 % la trouvent trop légère

Une vie marquée par les blessures

La vie de Marianne a été difficile bien avant ce drame. Son père était membre de la Waffen-SS, elle-même a connu des violences dans son enfance et plusieurs grossesses précoces. Ana, sa troisième fille, était la première qu’elle avait choisi d’élever seule.

Son geste, qu’elle reconnaîtra plus tard comme prémédité, était selon elle une manière de protéger la mémoire de sa fille. En 1995, elle déclare dans une interview :

« Je voulais l’empêcher de mentir encore sur ma fille. »

Que reste-t-il de cette histoire aujourd’hui ?

Marianne Bachmeier est décédée en 1996. Son acte continue d’alimenter les débats, inspire documentaires, films et réflexions de société. Car derrière ce fait divers, se pose une question universelle : jusqu’où peut-on aller par amour pour son enfant ?

C’est une histoire de douleur, de justice personnelle, de colère… et d’une mère qui n’a jamais pu se remettre de ce qu’on lui avait arraché.

Et vous, que feriez-vous si c’était votre enfant ?

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